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Les mouvements sociaux de la jeunesse des années 1960 à nos jours.

20 janvier 2012

Bibliographie

 

Ouvrages :

 

Gilles Caron et Dominique Lacout. Mai 68 le journalCalmann-lévy, 1998 

 

Christine Fauré. Mai 68 en France ou la révolte du citoyen disparu. Le Seuil, 2008

 

Serge July et Jean-Louis Marzorati. La France en 1968. Hoëbeke, 2007

 

Sciences économiques et sociales, manuel de terminale. Nathan, 2003

 

Sciences économiques et sociales, manuel de terminale. Hachette éducation 2003

 

 

 

Sites web :

 

http://bibliotheque.sciences-po.fr/fr/produits/bibliographies/mai68/images 

 

http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=14 

 

http://france-inflation.com/graph_chomage.php 

 

http://france-inflation.com/smic.php 

 

http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/mai_1968/131140

 

http://www.aquadesign.be/calendrier/mai68,212.html

 

http://www.boulognebillancourt.fr/cms/index.phpoption=com_content&task=view&id=289&Itemid=480 

 

http://www.ruralinfos.org/spip.php?article774 

 

http://www.mjspaca.jeunesse-sports.gouv.fr/index.phpID=508&RID=466

 

http://www.cevipof.com/fichier/p_publication/591/publication_pdf_pro_316_0060.pdf 

 

http://www.dessons.com/texte.php?id=1336

 

http://france9lille.levillage.org/joomla/index.php?option=com_content&task=view&id=82&Itemid=32

 

http://polices.mobiles.free.fr/documents/mai%2068.htm 

 

http://www.linternaute.com/histoire/motcle/2055/a/1/1/mai_68.shtml

 

http://www.lefigaro.fr/livres/2010/08/13/03005-20100813ARTFIG00308-bonjour-jeunesse.php

 

http://chansonengagee.centerblog.net/

 

http://lagenerationy.com

 

http://www.ressourcesjeunesse.fr/L-engagement-des-jeunes-aujourd.html

 



 

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20 janvier 2012

Conclusion

     Nous avons donc vu que les mouvements contestataires jeunes ont pris et prennent toujours diverses formes depuis 1960. Elles peuvent être pacifiques comme par exemple l'engagement politique, la création artistique ou les manifestations non-violentes. Nous avons également constaté que ces mouvements peuvent être très agressifs et se traduire par des actes de violence et de destruction.

     Nous pouvons donc dire que dans la plupart des cas, les mouvements sociaux jeunes partent d'une réelle envie de faire valoir son opinion. Ces contestations se font dans le calme et le respect d'autrui, par le biais de la publication de livres, la réalisation d'oeuvres picturales, l'engagement politique ou des manifestations pacifiques. Nous pouvons dire que cette approche créative et civile de la contestation est un pas vers l'apprentissage de la citoyenneté et de la vie en communauté.

     Néanmoins il subsiste toujours des mouvements violents sans réels fondements qui tendent à discréditer les jeunes aspirant réellement à faire valoir leurs points de vues et leurs idéaux. Cette agressivité montre un découragement d'une partie de la jeunesse qui ne voit plus de solutions aux problèmes de son époque.

     Dans la continuité de notre problématique, nous pouvons nous demander si les jeunes qui ont participé a des mouvements sociaux seraient mieux préparés à la vie en société et seraient de meilleurs citoyens

20 janvier 2012

II- Les révolutions jeunes : simple contestation


A) Amoindrissement de l'engagement

           

            L'idée que les jeunes ne s'engagent plus dans les intérêts politiques est relativement récente. En effet, dans les années 1960, ils n'hésitaient pas à faire entendre leurs pensées : les manifestations de mai 1968 le montrent.

            Les manifestations de mai 1968 sont nées d'un malaise au sein des universités françaises. Les étudiants critiquaient l'enseignement traditionnel, l'insuffisance des débouchés, et la menace des sélections. Elles s'inscrivent dans une crise internationale, ayant pris naissance aux États-Unis en septembre 1964, sur le campus de Berkeley, par une protestation contre la guerre du Viêt-Nam.

Mai 1968

 

            Les manifestations ont d'abord commencé à l'université de Nanterre, car les garçons souhaitaient avoir accès librement aux dortoirs des filles, au nom de la liberté sexuelle. Ces émeutes ont vite pris une plus grande ampleur : moins d'un mois après la fermeture de la faculté de Nanterre, une véritable crise sociale succède à la révolte étudiante, de façon spontanée et inattendue, avec une vague de grèves. Après les étudiants, les ouvriers se mêlent donc à la révolte, avec plus de 7 millions de grévistes déclarés le 22 mai 1968.

Grèves mai 1968 

            Les jeunes ont engagé le mouvement révolutionnaire de mai 1968 pour avoir un certain droit à la parole, à délibérer, à choisir, à négocier, à juger, alors qu'auparavant, ils agissaient dans le cadre qui leur avait été imposé. Depuis, les étudiants ont un besoin de dialogue.

            D'après un sondage effectué par ressourcesjeunesse.fr en 2005, les chiffres de l'intérêt des 13-17 ans pour la politique sont convergents : il y a une réelle désaffection pour cette forme classique d'engagement.

  • 85% des interrogés ne s'intéressent peu voire pas du tout à la politique
  • 78% n'abordent jamais de sujets politiques en famille
  • 43% ne se situent ni à droite, ni à gauche
  • 23% refusent de se placer sur une échelle de classement politique
  • 59% pensent que tous les hommes politiques disent la même chose
  • 82% trouvent que ces politiciens ne sont pas à l'écoute des jeunes
  • 16% des jeunes interrogés envisagent d'adhérer à une association
  • 6% seulement envisagent de s'inscrire à un parti
  • 72% estiment tout de même qu'il est utile de voter
  • 40% pensent le droit de vote approprié pour effectuer des changements positifs.

            Même si les jeunes croient en l'importance de la politique, peu souhaitent s'y engager pour autant.

            L'engagement des jeunes peut varier en fonction milieu duquel il est issu. Tout d'abord, les jeunes issus de milieux aisés se sentent plus concernés par la politique et reçoivent une éducation plus citoyenne de la part de leur environnement. La jeunesse issue de milieux défavorisée, quant à elle est quelque peu en retrait de la participation citoyenne, et préfère un régime politique autoritaire. Cependant, tous les jeunes scolarisés, venant de tous milieux, reçoivent une éducation civique et juridique grâce aux cours donnés jusqu'au lycée.

            Comme dit précédemment, aujourd'hui, les jeunes continuent à s'engager, mais de façon différente. Ils préfèrent faire partie d'associations bénévoles, sportives ou encore culturelles.

 

 

 

B)  Pessimisme, dégradations matérielles et violences

 

 

 

     Nous avons mentionné précédemment que le désir de révolte chez les jeunes pouvait se traduire par la création artistique par exemple. Malheureusement, de nos jours, ce besoin de contestation s’apparente souvent à des formes diverses de destruction ou de violence.

 

     Ces violences paraissent souvent injustifiées, notamment lorsque l’on pense à quel point les jeunes sont capables de brutalité, par exemple lors des blocus étudiants perpétrés chaque année dans les lycées et facultés de France. Ces blocus paraissent être des prétextes pour manquer les cours et pour empêcher les autres élèves d’y assister, d’autant plus qu'ils s’accompagnent dans l’immense majorité des cas de dégradations matérielles importantes. Sous prétexte de « rébellion » et de « droit d’expression »,  les élèves détériorent leur établissement et en interdisent l’accès à leurs camarades désireux de travailler.

blocus

     Les blocus et les autres manifestations de ce genre sont de plus en plus considérés comme des traditions et des occasions de rater les cours plutôt que comme un moyen faire valoir de réelles revendications. Cette conception des choses dénote un indubitable manque de maturité de la part des instigateurs de ces mouvements et cette utilisation de l’appellation manifestation comme prétexte à  la violence décrédibilise tout les jeunes désireux de s’exprimer.

 

Emeutes 2005 

    Le sentiment d’impuissance et d’impasse peut donc conduire à la rébellion et à l’agression. Il arrive que certaines personnes se sentent perdues au moment du passage à l’âge adulte et que cette confusion suscite des conduites de fuite de la réalité par certains excès ou dans les cas les plus graves, le suicide. Ces excès peuvent être la consommation de drogues, l’alcoolisme, la fugue, ou bien l’adhésion à des mouvements illégaux (par exemple le mouvement néo-nazi). Plus inquiétant encore, ce dernier genre de dérive semble être en augmentation, notamment dans le nord de la France où de plus en plus de jeunes gens rejoindraient ce parti extrémiste, moins par réelle adhésion que par envie d’appartenir à un groupe défini. Les adolescents ont souvent le sentiment d’être incompris et d’être différents des gens qui les entourent, tout particulièrement de leurs parents; cette sensation pourrait en partie expliquer pourquoi les jeunes cherchent à s’identifier à un groupe dans lequel ils se sentent acceptés. Bien sur ces extrémités restent rares, mais leur caractère influençable et leur jeune âge peuvent les rendre plus vulnérables, et donc plus sujet à  ce genre de dérives que les autres groupes sociaux.

 

    On pourrait se demander si les jeunes sont plus enclins à la destruction et à la violence lors de leurs manifestations que les autres groupes sociaux, et si ce déchaînement est forcément présent lors d’un mouvement jeune. Cela nous amène à nous rappeler des très forts mouvements contestataires lors de Mai 68, notamment lors de la nuit du 10 au 11 Mai (appelée aussi nuit des barricades). Au cours de cette nuit, les affrontements entre étudiants et CRS avaient étés particulièrement violents : lancé de pavés et cocktails Molotov, vitrines brisées, voitures incendiées… Ces violents heurts firent 367 blessés, ce qui atteste de l’intensité de ces manifestations. Pourtant, une autre période de forts mouvements contestataires s’est déroulée de manière complètement différente de celle précédemment citée. Il s’agit de la période hippie des années 70, lors de laquelle toute violence et tout affrontement étaient proscrits, surtout lors des mouvements de protestation. Ceci nous montre que la contestation peut se faire sans heurts ni dégradations matérielles. Ainsi nous pouvons nous poser la question : des manifestations complètement pacifiques à l’image de celles du mouvement hippie sont elles encore possibles de nos jours et dans notre société ? Les contestations violentes vont-elles supplanter les autres formes plus pacifiques telles que la création artistique ou l’engagement politique ?

nuit barricades

 

C) Internet et génération Y

 

 

     On appelle la génération des actuels 15-30 ans la génération Y. Ce surnom fait référence au surnom donné a la génération des actuels quadras et quinquagénaires par le sociologue Douglas Coupland en 1991 : la génération X.  Si le X signifiait le manque de repères du a une époque de guerre froide, le Y (qui se prononce "why" en anglais soit, pourquoi) fait référence à l'incompréhénsion de cette génération devant le système érigé par leurs aînés mais également à la difficulté qu'ont les Y à obéir à un ordre s'il les amène à se demander "mais pourquoi faire ça ?". L'individu Y ne veut pas se satisfaire d'une vie qui ne lui conviendrait pas, il est prêt à changer 10 fois de profession et de mode de vie s'il le faut. Il est également très conscient du monde dans lequel il vit et aspire à le changer (ce qui a donné lieu au mouvement des Indignés notamment). La porté de ses actes est 1000 fois supérieure à celle de ses parents grâce à tous les moyens de communication actuels. D'ailleurs, c'est là le véritable atout de cette génération : elle est connectée. Partout, en permanence, avec le monde entier, les Y échangent et communiquent sans limites grâce à internet et plus particulièrement grâce aux blogs et aux réseaux sociaux.
 
  
 
 

     Aujourd'hui, les jeunes font part de leur contestation de manière différente de celle de leurs aînés. En effet, les jeunes ont maintenant un nouvel outil pour partager leurs idées : Internet.

 

     La génération précédente descendait dans les rues pour faire entendre ses opinions, aujourd'hui les jeunes passent d'abord par internet, et la portée de leurs messages est donc immensément supérieure à celle de leurs parents. Ainsi, les mouvements rassemblent plus de monde, et les idées se diffusent plus vite. Les mouvements sociaux s'organisent par le biais des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Nous avons un bon exemple récent avec les révolutions arabes au printemps 2011. Ces manifestations se sont planifiées grâce à internet et aux réseaux sociaux qui ont permis une diffusion large et instantanée des informations, et donc un regroupement massif et rapide.

Facebook

     La jeunesse d'aujourd'hui est qualifiée de "jeunesse connectée", en effet, 82% des jeunes européens disent aller 5 à 7 jours par semaine sur internet. La facilité de l'accès à tout type d'information favorise la hausse de ce taux, qui ne semble que croître. Il parait donc logique que leurs revendications se fassent d'abord par la toile.

 

     De plus la majorité des jeunes ont grandi avec Internet, qui leur est donc familier et qu'ils maîtrisent souvent mieux que leurs parents. Toutefois, nous pouvons nous demander si, d’une certaine manière, le fait d’exprimer leurs opinions derrière un écran et caché par un pseudonyme ne serait pas une façon de se protéger, de ne pas prendre de risque. En effet, les jeunes voient en Internet un vaste réseau où ils peuvent s’exprimer librement sans craintes d’être jugés ou censurés. Ainsi, ils se livrent plus facilement et sont moins réticents à  l’idée de s’engager, même si cet engagement reste virtuel.

     Nous pouvons donc dire qu’Internet agit comme un moteur dans l’expression des jeunes, d’une part parce qu'il leur est familier et d’autre part par son caractère anonyme.

 

 

 

 

 

 

20 janvier 2012

I- Les révolutions jeunes comme moyen d'apprentissage de la citoyenneté


A) Engagements politiques et sociaux

              

 

               Les engagements politiques et sociaux des jeunes les forment à devenir citoyen.

            Dans les années 1960, ce que l'on appelait "manifestation des jeunes" concernait surtout les étudiants, qui ressentaient un besoin de révolte contre le cadre imposé par leurs aînés. Aujourd'hui, les "manifestations des jeunes" concernent également les lycéens. En effet, de nos jours, la jeunesse s'inquiète de plus en plus tôt de son futur, et souhaite y remédier dès le lycée, comme le montrent les manifestations contre le CPE.

            Les jeunes ont commencé à s'engager politiquement et socialement à partir de la fin des années 1960. Jusque là, ils agissaient seulement dans le cadre qui leur était imposé par leurs parents, ou leurs aînés. Les révoltes de mai 1968 marquent le véritable début de l'engagement des jeunes, par les nombreuses manifestations et grèves effectuées.

            En 1986, le projet de loi Devaquet, consistait à permettre aux universités de sélectionner leurs étudiants, pour ainsi mettre celles-ci en concurrence. Ce projet fut très contesté fin 1986, par les lycéens et les étudiants, car il guidait les bacheliers rejetés des universités vers une infinité d'emplois sans diplômes requis. Nombreux sont les jeunes qui se sont réunis suite à ce projet, et qui ont obtenu son retrait.

Devaquet

            Les jeunes du XXIème siècle poursuivent toujours leur engagement, mais de façon différente. Lorsqu'ils s'engagent, ils se tournent plus souvent vers des associations de type culturel, sportif, humanitaire, social... Probablement par souci d'appartenir à groupe, donc de se socialiser.

            Certaines municipalités mettent en place des concours pour encourager les jeunes à créer des projets sociaux, écologiques, humanitaires en offrant une aide financière au lauréat, qui devra présenter un rapport d'activité. Ce genre de démarche favorise l'engagement des jeunes, pour le bien de la société.

            Les jeunes d'aujourd'hui vivent dans un contexte sociopolitique différent de celui de la génération des années 1960.  Le jeunesse étudiante du baby-boom était généralement issue de milieux aisés, et n'avait pas à se soucier du chômage. Quant à la jeunesse ouvrière, elle se dirigeait vers une vie politique, à partir de son engagement syndical.

chomages

            Un chômeur est une personne en âge de travailler, qui ne travaille pas, qui est disponible pour travailler et qui recherche un emploi.

            Aujourd'hui, les jeunes sont vite préoccupés par le chômage, avant même leur entrée dans la vie active, ils se soucient du diplôme qui pourrait leur garantir un emploi. La jeunesse d'aujourd'hui se préoccupe avant tout de son propre avenir.

            Récemment, les 16-25 ans se sont massivement mobilisés pour quelques engagements. Tout d'abord, en 2006, les syndicats de salariés et les organisations étudiantes et lycéennes se sont opposés au contrat première embauche (CPE). Ils ne souhaitaient pas avoir un contrat de travail, composé d'une période d'essai de deux ans, pendant laquelle l'employeur pouvait renvoyer son salarié sans donner de raisons. Les jeunes d'aujourd'hui souhaitent se sentir en sécurité en ce qui concerne leur futur. Ces syndicats et organisations ont réussi à faire descendre les français dans les rues, pour lutter contre la précarité de l'emploi. Donc, les jeunes ont envie de faire évoluer la société, et ne pas subir les décisions de leurs aînés, sans concertation.

CPE

            Ensuite, en 2010, les jeunes ont manifesté contre la réforme des retraites. Cette réforme consiste à allonger la durée du travail, de manière à avoir des salariés qui cotisent sur une plus longue durée. Les pensions de retraites risquent d'être réduites compte tenu de l'allongement de l'espérance de vie, les jeunes s'inquiètent donc de devoir cotiser plus longtemps pour bénéficier de conditions de retraite plus réduites.

manifestation-reforme-retraite-lyceens

            Les jeunes sont donc motivés à manifester par une arrivée sur le marché du travail difficile, une augmentation de la précarité, et une peur de la baisse du niveau de vie.

 


 

 

 Manifestation anti-CPE



B) Développement créatif


 

1) Art littéraire

 

     Dans son désir inconditionnel et utopique de révolutionner le monde, la jeunesse a en tout temps participé activement à la création littéraire. Particulièrement inspirés, ne doutant pas de leur manque d'expérience, les jeunes auteurs se sont succédés.

     On pense évidemment au poète du XIXème siècle, Arthur Rimbaud qui écrira ses premiers poèmes à l'âge de 15 ans. Digne représentant du talent précoce, son génie s'éteindra cependant à l'âge de 20ans. Il restera malgré tout une des figures considérables de la littérature française. Cet exemple, auteur de poèmes exceptionnels comme Le Dormeur du val est aujourd'hui un cas d'école en matière de psychologie. Il est alors intéressant de se demander si, justement, la jeunesse n'est pas propre à l'imagination et au talent ? Cette période turbulente qu'est le passage de l'enfance à l'âge adulte est-elle propice à une créativité inouïe ? L'imagination et la créativité des adolescents n'est pas une chose à prouver. Mais que celles-ci s'accompagnent d'un talent à l'égal de celui du poète du XIXème siècle reste chose rare. Rimbaud n'est cependant pas un cas unique.

Rimbaud

     Au XXème siècle, nombreux sont les exemples de précocité littéraire. Françoise Sagan écrira son premier roman, Bonjour tristesse, à l'âge de 17 ans. Elle connaîtra par la suite un succès grandissant mais ce premier roman restera le plus célèbre. En partie autobiographique, Les enfants de l'aube, fût le premier roman de Patrick Poivre d'Arvor alors qu'il n'avait que 17 ans. C'est également à cet âge que Patrick Besson écrira son premier roman, Les Petits Maux d'amour. Loin de Rimbaud dont le talent s'est éteint avec les années dans de veines tentatives littéraires, les écrivains cités précédemment ont eu par la suite une carrière relativement prolifique. Mais leur premier roman reste généralement une pièce maîtresse de leur bibliographie. Comment expliquer ce succès dès le premier roman ? Il est en effet commun de penser que les premiers essais ne sont pas les plus prometteurs, que le succès vient avec temps et le travail stylistique. Mais ces artistes semblent déroger à la règle. Preuve encore une fois que la jeunesse est intrépide, n'éprouve aucune peur et fait preuve de spontanéité. En effet, pourquoi se plier à ce que tout le monde attend d'eux à savoir de commencer par un roman timide ?

     Loin de se décourager, la jeunesse d'aujourd'hui perpétue cette tendance. En 2004, à seulement 14 ans, Ariane Fornia publie son premier roman, Dieu est une femme. Plus impressionant encore, en 2007, à seulement 15 ans, Boris Bergmann se voit récompenser du prix de Flore pour son premier roman Viens là que je te tue ma belle. En 2009, Sacha Sperling, 18 ans, vient de publier son premier roman, Mes illusions donnent sur la cour. Deux ans plus tard il publie un second roman Les cœurs en skaï mauve qui divise la critique. Dernier phénomène, Carmen Bramly, jeune lycéenne de 15 ans, publie en 2010 un premier roman Pastel Fauve.

Viens là que je te tue ma belle

     Qu'il s'agisse de Sacha Sperling , Boris Bergmann ou Carmen Bramly, ces premiers romans ont pour caractéristique principale d'être des romans biographiques. Il s'agit là de romans, les personnages sont par conséquent fictifs mais ils sont fortement inspirés de la vie quotidienne de leur créateur. Par le biais d'un personnage plus ou moins attachant, ces auteurs nous livrent donc leur propre expérience. Désintérêt pour les études, disputes incessantes avec les parents et l'ordre en général, haine du système, désirs d'évasion... sont les thèmes récurrents de ce type d'oeuvres. Mais justement, ce désir de rébellion n'est-il pas à l'origine de cette créativité ? Écrire devient alors une manière de s'exprimer, de se rebeller pour ces jeunes qui se sentent incompris, comme abandonnés par cette société à laquelle ils ne souhaitent pas appartenir. Victimes d'un «mal du siècle» bien différent de celui de Chateaubriand ou Lamartine, ces jeunes exprimeraient donc leur solitude et leur mal être par la création.

carmen bramly

     Rompre avec l'ancienne époque devient alors le mot d'ordre. Bien décidés à casser les codes de l'écriture et à exprimer leur anticonformisme, ces jeunes auteurs se plaisent à révolutionner la typographie du roman. C'est le cas par exemple du jeune primé Boris Bergmann capable de répéter treize fois la même phrase en majuscule. Ce style très particulier est évidemment à rapprocher de celui des SMS et des nouveaux outils de communication en général. Paroles de chansons en pleine narration, irruption de caractères en gras, répétitions rythment ce petit roman insolite qui va même jusqu'à citer l'Evangile. Provocation certes mais provocation intelligente dont peu de personne de cet âge peuvent prétendre être capable.

     A travers tous ces exemples une hypothèse se dégage qui est de penser que le désir de rébellion est la source de la création. La contre hypothèse serait de penser que bien qu'empreints de grandes utopies,la création de la jeunesse n'est pas toujours bonne car elle manque de maturité. A chacun de se faire son idée.

     Il est intéressant de constater que la quasi totalité de ces jeunes auteurs appartient à des milieux aisés et fréquente les meilleurs établissements. Françoise Sagan, fille de riches industriels, côtoie les bancs de la Sorbonne. Patrick Poivre d'Arvor, bachelier à 15 ans, poursuit ses études à l'Institut d'études politiques de Paris.

Françoise Sagan

     Même phénomène pour leurs successeurs : Ariane Fornia est la fille du ministre Eric Besson. Sacha Sperling, ancien élève de l'Ecole Alsacienne du 6ème arrondissement de Paris, est le fils du réalisateur Alexandre Arcady et de l'actrice Diane Kurys. Quant à Carmen Bramly, elle est la fille de l'écrivain Serge Bramly, lauréat en 2008 du prix Interallié et étudie au lycée Fénelon du 8ème arrondissement de Paris. La pure coïncidence n'est pas envisageable, force est de constater qu'il existe un lien entre appartenance à un milieu cultivé et bourgeois et talent précoce.

     Il faut sans doute également considérer que ces jeunes auteurs bénéficient, outre d'un environnement favorable, de davantage de facilités pour atteindre et convaincre les maisons d'éditions.

 

 

2) Art pictural

 

 

     Avec les révoltes de mai 68, l'affiche murale connaît un renouveau sous l'initiative de la jeunesse. Les affiches se multiplient mêlant slogans entêtants et images équivoques.

     Création et contestation sont alors étroitement liés. C'est en effet par ces affiches que les jeunes font passer leur contestation. Ces affiches usent de slogans révolutionnaires aujourd'hui devenus célèbres tels que « Il est interdit d'interdire », « A bas le vieux monde » ou encore « Aimez vous les uns les autres ». Rejet des valeurs d'une société vieillissante qui se sclérose, désir de changements, messages de paix sont les sujets les plus souvent abordés. Ces affiches sont donc le reflet de la pensée de la jeunesse de l'époque, elles sont le support concret de leurs protestations.

     Elles sont empreintes de l'esprit de caricature du XXème siècle mais contrairement à cette dernière exécutée par des artistes reconnus, elle est, en 1968, l'oeuvre de la collectivité et gardée précieusement sous l'anonymat. Ceci dénote un désir d'appartenance à un groupe sans quelque reconnaissance personnelle. Par cette appartenance à un groupe, les jeunes tentent sans doute de combler ce vide causé par le manque de sens, selon eux, de leur société.

sois jeune et tais toi

     Ces messages se veulent brefs, accessibles à tous car ils s'adressent au plus grand nombre. En effet ces images servent à véhiculer les idées des manifestants et ne peuvent donc pas se permettre d'être comprises par seulement une minorité de la population. L'idée principale de cet affichage mural est donc de délivrer un message et ce au plus grand nombre. Avec l'arrêt des contestations, l'affichage mural commence à perdre de la vitesse et finit finalement par disparaître.

mai 68

 

 

     Aujourd'hui c'est le tag ou graffiti qui a remplacé ces affiches murales et qui servent aux jeunes à s'exprimer. Le graffiti se définit comme une inscription ou un dessin gravé ou dessiné sur les murs. Le tag, lui, est une inscription de logos individuels. Depuis quelques années tags, graffitis et autres inscriptions fleurissent sur toutes les surfaces imaginables. De plus, ces inscriptions, qu'on associe de manière simpliste aux quartiers défavorisés et dits « à risque », ne connaissent pas de barrières spatiales et s'installent dans les quartiers bien moins défavorisés.

     Mais quelles sont les motivations de ces jeunes qui utilisent les murs pour s'exprimer ? Sont-elles identiques à celles de mai 68 ? Il semblerait que non. En effet par la création de ces affiches murales, les jeunes voulaient avant tout véhiculer une idée, une opinion. Ces idées étaient majoritairement d'ordre politique, économique ou social. Or de nos jours hormis quelques exceptions, les tags ne délivrent aucun message et encore moins de message d'ordre politique. En fait le tag fait référence à son créateur, le graffeur, qui produit cette œuvre comme pour signaler sa propriété sur un lieu, se rendre maître de l'endroit. Le tag est une signature, bien personnelle à chaque graffeur. Or l'une des caractéristiques des affiches de mai 68 est de préserver l'anonymat de ses créateurs. Le tag comme le graffiti est en réalité purement personnel, l'artiste cherche à prouver son talent et non à faire passer un message. Il faut cependant nuancer ce propos car il existe évidemment quelques inscriptions qui véhiculent de réels messages mais elles restent rares. Les causes majeures de la présence de ces inscriptions restent tout de même le soucis de s'approprier un endroit et celui d'exercer son talent.

     Autre différence avec l'affiche de mai 68 : le mode de production. En 1968 les affiches murales se veulent l'oeuvre de la collectivité preuve d'une solidarité unie contre la société rejetée. Les décisions sont prises dans une assemblée dans laquelle chaque participant a la possibilité de s'exprimer. Or les tags sont aujourd'hui réalisés par une unique personne, rarement par petit groupe d'artistes. S'agit-il d'une preuve que notre société est malheureusement de plus en plus individualiste ? Ou est-ce simplement un désir des artistes d'avoir une reconnaissance personnelle.

     De plus, l'affiche murale de mai 68 prétend pouvoir être comprise par tous et utilisait pour cela des messages clairs. Le tag prend le contre-pied puisqu'il s'adresse généralement à des initiés.

     Cet art de la rue est en effet extrêmement codifié et ne peut en général être compris que par de réels amateurs. Mais alors qu'est ce qui pousse ces jeunes à s'exprimer dans les rues ? Certains considèrent cette manifestation artistique comme une dégradation, un simple désir de détruire son environnement. Pour d'autres il s'agit réellement d'un art. Du 27 mars au 26 avril 2009 le Grand Palais a organisé une exposition intitulée « Tag au Grand Palais » preuve que cet « art vandale » est bien un art à part entière.

Tag



 3) Art musical

 

     Dernier lieu d'expression de ces jeunes en mal de reconnaissance : la musique. Art intemporel et universel, la musique sert en effet à véhiculer un certain nombre de messages parfois à teneur politique ou sociale. Cette idée de faire passer un message est également commune à l'art pictural et littéraire mais elle a un trais particulier propre à l'art musical dans la mesure où elle est réellement universelle. Car des personnes qui, de par leur goût ou bien leur intellec, ne s'intéresseraient pas aux arts picturaux et littéraires, ne peuvent pour ainsi dire, pas "échapper" à la musique qui est aujourd'hui plus que présente dans notre société.

 

     La musique qui par définition se restreint au seul domaine de la distraction devient alors un moyen détourné pour les auteurs de faire passer leurs opinions et idées notamment politiques.

 

     C'est le cas du chanteur Renaud, aujourd'hui artiste reconnu, qui écrit sa première chanson à l'âge de 16 ans en 1968. "Crève salope" dénonce la société vieillissante critiquée lors des révoltes de mai 68. Cette chanson devient d'ailleurs rapidement le signe de ralliement des étudiants manifestants.

 

     Dans le même esprit, certains chanteurs de notre époque font cohabiter mélodies entraînantes et messages sérieux. Le style qui aujour'hui s'apparente le plus à cet esprit est le rap. Appelé "rap politique" ou encore "rap conscient", ce style se veut le porte parole de groupes socio-culturels souvent laissés pour compte par la société. C'est le cas de groupe comme NTM, Assassin, IAM et bien d'autres. Les sujets les plus souvent évoqués sont l'intolérance, le racisme ainsi que les inégalités en général.    


20 janvier 2012

Introduction

     On définit la jeunesse comme le passage de l'enfance à l'âge adulte. Mais cette définition du langage courant n'est pas assez précise pour une étude sociologique. L'approche sociologique insiste, pour définir le jeune, sur l'opposition « jeune/vieux ». Pour ce qui est des classes d'âge, les limites 16/25 ans sont les plus souvent utilisées. Les jeunes ne peuvent cependant pas être considérés comme une classe sociale à part entière puisqu'il n'existe pas de caractéristique spécifique propre à l'ensemble des jeunes. Du moins, ces caractéristiques ne sont pas assez formelles. Car en effet, l'une des caractéristiques de la jeunesse est d'être perpétuellement en mouvement. Cette période de la vie est pleine de changements et de bouleversements qui peuvent parfois être particulièrement violents et se traduire par des excès. Mais ils peuvent aussi donner naissance à des actes mieux acceptés par la société. On parle souvent « d'erreur de jeunesse », comme si les actes perpétrés durant cette période de la vie étaient synonyme d'impétuosité et non réflexion. Qu'en est-il réellement ? Notre étude s'étendra de l'année 1968, qui représente encore aujourd'hui un pique de la contestation de la jeunesse, à nos jours.

     Les mouvements sociaux jeunes depuis 1968 sont-ils donc un apprentissage de la citoyenneté ou une simple contestation ?

     Nous verrons dans un premier temps en quoi ces nouveaux mouvements sociaux peuvent être un apprentissage de la citoyenneté. Dans un deuxième temps nous verrons en quoi ces mouvements peuvent se révéler être une simple contestation.

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20 janvier 2012

Sommaire

Introduction


I- Les révolutions jeunes comme moyen d'apprentissage de la citoyenneté

     A) Engagements politiques et sociaux

     B) Développement créatif

          1) Art littéraire

          2) Art pictural


II- Les révolutions jeunes : simple contestation

     A) Amoindrissement de l'engagement et pessimisme des jeunes

     B) Pessimisme, dégradations matérielles et violences

     C) Internet et génération Y


Conclusion

Bibliographie

 

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Les mouvements sociaux de la jeunesse des années 1960 à nos jours.
  • Ce blog est le résultat de recherches menées dans le cadre du TPE. Il entre dans le thème Crises et Progrès et dans le thème spécifique crises et progrès de l'âge : réalités naturelles et traductions culturelles, faits de sociétés.
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